Tuer la misère
Compagnie Les endimanchés
Conception Alexis Forestier – Charlotte Ranson – André Robillard
Complicité musicale Antonin Rayon
La compagnie Les endimanchés se forme en 1993 autour du spectacle Cabaret Voltaire, évocation de la naissance du mouvement Dada à Zürich. Elle poursuit aujourd’hui un travail sur les écritures poétiques et les formes fragmentaires – dramaturgiques ou littéraires, sur la question de leur transposition théâtrale et musicale.
Alexis Forestier a participé à la création de ce groupe musical croisant bruitisme et chanson populaire. Il manifeste un vif intérêt pour les avant-gardes, explore les lisières entre théâtre et poésie, avec Michaux puis Char. Il aborde Ponge avec La Fabrique du Pré , puis Kafka, Büchner (Fragments complets Woyzeck), sans s’éloigner de l’avant-garde – Faust ou la fête électrique, de Gertrude Stein qui associe texte, image, et musique live, comme Elisaviéta Bam, de Daniil Harms (2007). The Show Must Fall Down, programmé à la 25e heure, au festival d’Avignon 2005, est devenu Inferno Party en 2006.
André Robillard appartient à la « constellation de l’Art Brut ». Ses oeuvres ont très tôt intégré les collections rassemblées par Jean Dubuffet. Il est également un musicien autodidacte, pratique l’improvisation vocale, joue de l’harmonica amplifié avec un seau, de la caisse claire avec des cartouches de fusil. Il se révèle également être inventeur de langues et de dialectes.
Charlotte Ranson, auteur et metteur en scène, rencontre André Robillard à l’hôpital psychiatrique de Fleury-les-Aubrais. Entre eux se bâtit une grande amitié indépendamment de toute préoccupation d’ordre artistique ou de tout projet liée à l’oeuvre d’André.
En 2007, elle présente André Robillard à Alexis Forestier. Une relation de proximité amicale et de complicité musicale se tisse peu à peu entre eux trois, au fil des visites et du temps partagé et fait naître l’idée d’un projet commun.
L’immédiate évidence avec laquelle André Robillard rencontre l’autre et l’invite à entrer dans son propre paysage, dont il convoque son arrière-pays, ses arrière-mondes, et les transfigure par la parole, le chant ou ses productions plastiques, son attrait pour des formes scéniques, théâtrales et musicales qui lui sont a priori étrangères et que sa curiosité insatiable lui permettent d’approcher avec étonnement, enfin l’inventivité qui le caractérise et qui est partie intégrante de sa vie et de son quotidien, sont autant d’aspects qui nous semblent ouvrir les voies d’une mise en commun de matériaux, musicaux, textuels, plastiques et sonores qui conduiront à échafauder un objet scénique, plus proche de la performance et faite d’une succession de séquences inspirée à la fois de l’imaginaire d’André Robillard et de moments de vie partagés avec lui.
Alexis Forestier