La Compagnie du Singulier
Ouverture passée
du mercredi 03 février 2010
au samedi 06 février 2010
19:30
- Mercredi 3 février 2010 19:30
- Jeudi 4 février 2010 19:30
- Vendredi 5 février 2010 19:30
- Samedi 6 février 2010 19:30
Adaptation de l’œuvre d’Alphonse Daudet
mise en Scène & scénographie Marie Vayssière
adaptation Marie Vayssière & Philippe Gorge
collaborateur artistique du metteur en scène Philippe Gorge
lumières Laurent Coulais & Marc Vilarem
avec
Dominique Collignon-Maurin (Ribouldingue)
Patrick Condé (Croquignol)
Pit Goedert (Filochard)
Miloud Khétib (Le Bavard Qui Raconte)
(…)Les histoires, celle de Tartarin comme celles des Pieds nickelés, tout à fait immorales, n’épargnent personne, pas même les malades et les pauvres. Le non-conformisme est la règle d’or chez les pieds nickelés. Chacun de leurs agissements est une apologie de l’arnaque et de la bonne vie aux frais des dupes, et par excellence, la figure du dupe, c’est Tartarin. Tartarin et les Pieds nickelés sont le fruit d’une époque où anarchistes, escrocs affichaient avec un parfait cynisme le mode de vie qu’ils avaient choisi.(…)
(…)L’association de Tartarin et des Pieds nickelés tient du collage, du montage, du bricolage. Dada n’est pas très loin. il faut croire que ce théâtre à inventer est une pure blague, sans prétention ni ambition. Un théâtre dans son plus simple appareil, qui à certains égards rime avec l’esprit de la Foire, inventif dans sa mécanique comique, déclinant à l’envie la figure d’un personnage tyranniquement indifférent au temps et au lieu qui le circonscrivent et qui parle et raconte Tartarin aux Pieds nickelés qui l’écoutent.(…)
(…)La scène, à force de se démembrer mais soutenue par son interprète majeur, celui qui raconte inlassablement les aventures merveilleuses de Tartarin de Tarascon, est le lieu où s’éprouvent des situations étranges et où sans doute tout se dérègle.(…) au milieu du désordre, les quatre excentriques se croisent, se décroisent et se laissent alors progressivement emporter par la quête d’une illumination poétique, bien sûr invraisemblable et saugrenue.(…)
(…)La désinvolture fait peser sur toute forme dramatique comme sur toute production de sens, un doute assez puissant, et c’est tant mieux. Mais ne nous y trompons pas. L’algérie -et la France¬restent le thème essentiel de l’œuvre de Daudet… Car c’est bien la vision d’une algérie coloniale, sa cruelle réalité, occultée par le mythe d’un orient de pacotille à laquelle l’auteur nous confronte. impensable de cacher la posture ambiguë de Daudet qui mêle un élan vrai d’humanité devant un spectacle misérable et le regret sous-jacent des fastes d’un empire colonial en route vers son déclin. Demeure l’insolence d’un texte qui n’a rien perdu de sa force et de son actualité.
ne nous y trompons pas, même drôle, même caricatural, l’appétit carnassier des Pieds nickelés à vouloir posséder encore et toujours plus de biftons (le pognon de l’autre) singe à s’y méprendre ceux qui aujourd’hui sont toujours prompts à digérer pour eux seuls et sans scrupules le meilleur des biens et des services de la planète.
Marie vayssière