Film réalisé par Stephane Gatti avec Pierre-Vincent Cresceri et Joachim Gatti,
dans le cadre de l’exposition Comme un papier tue-mouches
dans une maison de vacances fermée – La Parole Errante (Montreuil).
En rencontrant Félix Guattari, Jean-Claude Polack, psychiatre, s’engage dans l’expérience menée depuis 1953 à la clinique de La Borde. Là se met en oeuvre, avec Jean Oury, le projet de la psychothérapie institutionnelle : pour pouvoir soigner les fous, il faut aussi soigner l’institution. Indistinction des tâches et absence de murs, au propre comme au figuré, permettent une remise en cause permanente de l’hôpital et de ses routines délétères. Nombre de militants politiques, avant comme après 68, profitent de cette expérience ; car Guattari s’intéresse aussi bien aux organisations révolutionnaires, institutions souffrant elles-mêmes de leurs maladies propres – tendances groupusculaires, dogmatisme, indifférence aux individus, reproduction en leur sein des aliénations sociales et mentales qu’elles combattent. Il s’attache également à replacer les subjectivités dans leur histoire et dans l’histoire ; projet pratique qui culmine théoriquement dans le concept de schizoanalyse, développé avec le philosophe Gilles Deleuze. Réfléchir sur les voies et les processus dela subjectivité, c’est également prendre acte de la nouveauté qui surgit avec 68, événement qui déborde les pensées déterministes. Jean-Claude Polack reste à La Borde de 1964 à 1976 ; il quitte la clinique dans le sillage de Félix Guattari, départ qui met fin à un cycle dans la vie de ce collectif.
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