« Il faut nous y reprendre et couturer et rapiécer,
ça et là les lambeaux d’airs et de souffle et d’énigmes
refaire l’espace,
scansion indéfinie à polir comme l’œil,
le refaire, jusqu’à ce qu’air s’ensuive, et mémorant,
aspire le corps qui manque,
le redresse souffle à souffle, lui qui sait si peu se tenir,
ça c’est le plus difficile,
c’est le plus difficile, mais il faut s’y tenir, pas d’autre corps, ni terre ni ciel,
dehors sans limites que toutes entre elles, s’ajointent, et mémorant,
s’offrent l’une à l’autre –
c’est dit-on affaire de seuil, mais gagner les seuils, c’est affaire dit-on de morale,
comme persévérance de qui ne gagne rien que les seuils,
mais lui doit son nom, à nous les mémorants parmi les herbes
et tout ce qui s’ensuit, jusqu’au loin,
nous le sommes de nous –
distance incommensurable du plus près,
à retourner comme terre en semence, et délivrer l’espace et le temps. »
François Tanguy