Ceci est un spectacle entre la méditation introspective et le show, entre la danse expressionniste et le cabaret contemporain. Pendant le spectacle je raconte des histoires, je m’interroge, je fais appel à mes souvenirs, je me perds dans les méandres de la pensée, je fais des associations libres, je danse, je suis en transe, je tente de communiquer avec l’au-delà.
Pendant le déroulement du spectacle je me permets de faire de commentaires « à la marge » sur le spectacle même, comme un débordement de mon propre comportement indiscipliné, comme le résultat de mon travail chaotique et comme un dédoublement, comme un acteur qui déciderai d’interrompre son texte parce qu’il se souvient d’un truc drôle et il veut nous le raconter tout de suite.
Être au même temps acteur et spectateur de son propre spectacle.
La frontière entre fiction et réalité (s’il n’y avait pas a une, car je devrais dire des réalités au pluriel) est confuse.
Mais, comme le dit Jorge Luis Borgès dans sa nouvelle « Les ruines circulaires », qui peut prétendre être certain d’exister et non pas d’être rêvé par quelqu’un d’autre ?
Pouvons-nous contrôler toute chose ne serait-ce que la possibilité d’arrêter le cours de la représentation ?
Cette sensation d’être maître du temps et de l’espace, nous est donné à nous, acteurs.
Ce projet part d’un désir d’ exploration de la perception physique, psychique et métaphysique. D’un désir de naviguer entre plusieurs mondes et dans d’autres espaces-temps.
Aussi d’un désir de sortir de sa propre peau. L’espoir utopique d’atteindre les autres.
Pour cela j’ai tenté en vain de comprendre quelque chose à la physique quantique. Ce qui m’intéressait surtout c’est la notion de l’a-causalité et la remise en cause du système cause-effet dans lequel s’est appuyé toute la science avant cette théorie.
Dans mes recherches et mes diverses tentatives pour communiquer avec d’autres mondes ( inclus le monde des morts) je mets en place différents dispositifs : la transe, l’écriture automatique, l’analyse des rêves, mais surtout un état d’alerte sur tous les signes perceptibles qui pourraient être des messages codés envoyés par d’autres mondes.
Une robe en Spontjet ( un matériau féminin ? )
Cette performance est probablement un hommage à l’infime, au détail, à l’insignifiante banalité, au flux libre de la pensée.
La somme des minutes et de secondes qui constituent notre vie est quelquefois bouleversée pour pas presque rien : un regard, une lumière, une dalle cassée.
Madame Gonzalez était la pianiste qui accompagnait les cours de danse de mon enfance à Buenos Aires. Je ne sais pas ce qu’elle est devenue.
Le costume est réalisé avec des spontjet. Le spontjet est un matériel très humble, destiné à ne pas survivre longtemps, porté ici avec splendeur et chic, comme de la haute couture. Illusion, mirage, enfantillage… avec la perruque de Marie Antoinette et ses boucles argentées qui tombent en cascade.
Ce qui m’intéressait aussi dans le choix de ce matériel c’est l’idée du danger qui est implicite dans cette robe, une matière qui peut blesser, qui est rude, qu’il faut avoir le courage de porter et qu’il faut porter avec délicatesse et respect.
Viviana Moin
Née à Buenos Aires le 22 avril 1966.
Elle a fait des études de danse classique et moderne ainsi que d’improvisation et composition chorégraphique avec Ana Itelman en Argentine.
Arrivée en France en 1988 elle s’est intéressée par différents mouvements, autour de l’improvisation. Elle a suivi les cours et stages de Mark Tompkins, Simone Forti, Lisa Nelson, Steven Paxton, Vera Mantero etc.
Fait aussi des stages de théâtre notament avec Rodrigo Garcia et récemment avec Oskar Gomez-Matta.
Depuis deux ans elle pratique le yoga passionnément avec Katel Séligour.
Travail comme danseuse et performeur avec plusieurs compagnies, entre autres, Jérôme Bel, Christophe Haleb, Ayelen Parolin, Kataline Patkai,
Jeux W avec Joris Lacoste et Jeanne Revel etc.
L’association Léa P. Ning est crée en 1999 avec l’idée de créer et organiser des performances seule ou en collaboration avec d’autres artistes sans interdits, ni limites des frontières ou disciplines.
A partir de 2003, née le premier duo « Viviana et Alexandre » en collaboration avec Alexandre Théry.
Suivront plusieurs performances et 3 solos : « Billy », « Le roulé boulé croate » ; « Où est passé Madame Gonzalez ? » ainsi que « Espiral » écrit en collaboration avec Arnaud Saury.
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