Nothing to do est un montage de textes de Pascalle Monnier. Jardin, maison, paysage et absence forment la trajectoire commune à ces différentes partitions, et dessinent une constellation au travers de laquelle se fait entendre ce qui est tu. Les textes choisis ont la particularité d’être composés de questions auxquelles personne ne répond.
Nothing to do creuse les questions d’adresse et d’oralité, de répétition, de cadence, et s’inscrit dans la continuité du travail que j’ai poursuivi dans Listen to Me de Gertrude Stein : un dire décollé de l’incarnation d’un personnage. C’est une plongée organique et sensitive dans une écriture qui appelle la voix.
« Dans Nothing to do, la musique est bribe, fragments de son brut de guitare. Phrases irrésolues par endroit et structures répétitives jouent sur les potentialités génératrices de réminiscence de la musique, de la capacité de celle-ci à se faire entendre dans le creux de ce qu’elle produit, dans la persistance de l’empreinte qu’elle laisse, plus que dans le chemin qu’elle fraie. Il s’agit ici, un peu comme au cinéma, d’écrire une musique dont la charge émotionnelle convoque un état qui, dans une trajectoire à la fois croisée et parallèle au texte, engage un jeu de relation/révélation de ce qui est dit ou pas : un temps, une série d’affects et d’états… ceux de sa propre mémoire. » Ryan Kernoa.
Chant, voix, textures : les textes chantés sont tous extraits des œuvres de Pascalle Monnier, certains traduits en anglais, d’autres désassemblés ou fractionnés.
« Je cherche à rejoindre et à traduire en sons et mélodies, ce sous-sol, à le faire jaillir ou remonter à la surface, celle du plateau où les questionnements errent. » Frédéric Jouanlong
« Le son est une vibration qui se propage dans l’air, et l’oreille humaine ne perçoit qu’une infime partie de l’absolu des sons produits. Ce que l’on perçoit est profondément lié à ce que l’on regarde : le stimulus visuel peut très facilement prendre le pas et même contredire ce que l’oreille entend. Une faible intensité lumineuse amplifie la sensibilité auditive, et le stimulus visuel ainsi absenté, ouvre l’oreille à un spectre sonore plus large, plus sensible.
D’autre part, le silence est une approximation à partir de laquelle on n’entend plus, ou pas, mais ce que l’on n’entend pas n’est pas pour autant « rien. Amplifier cet espace « silencieux » permet de faire entendre ce que l’oreille spontanément ne capte pas. »
Stephan Krieger
Production Théâtre de Nîmes, Théâtre Garonne à Toulouse, Théâtre de La Bastille, La Fonderie au Mans, La Centifugeuse à Pau
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