La femme tondue d’Anton Prinner
mise en scène Emma Morin
avec Frédéric Jouanlong, Emma Morin, Gilbert Traïna et la voix de Laurence Chable
composition sonore Stephan Krieger
lumières Emma Morin, Frédéric Jouanlong
construction François Fauvel
avec la complicité de Marc Sodupe et Loïc Thiénot
Production Le cercle nombreux, Co-production La Fonderie Le Mans et théâtre de Nimes, Avec le soutien de la Ville d’Issoudun
Anton PRINNER (1902-1983) « Sculptures, peintures, gravures »
Début 2012, Le musée de l’Hospice Saint-Roch bénéficie d’un don important de sculptures et de peintures de l’artiste hongrois Anton Prinner (1902-1983). Cette exposition présente quelques-unes de ces oeuvres récemment entrées dans les
collections, une invitation à découvrir ce sculpteur singulier. Figureront également des œuvres empruntées au Centre George Pompidou et au Musée de Grenoble.
Anton Prinner. Mystérieux sculpteur / Gilles Kraemer L’Agora des arts
Née femme à Budapest en 1902, Anton Prinner arrive en France à 25 ans, où elle prend une identité masculine. Décédé en 1983, l’artiste a emporté avec lui le mystérieux secret de l’abandon de son prénom. Le musée de l’Hospice Saint-Roch, qui a bénéficié en 2012 d’un don important de 22 sculptures et plâtres, peintures et dessins de l’artiste hongrois, présente quelques unes de ses œuvres. Il évoque l’étrange personnalité de cette femme formée aux beaux-arts de Budapest qu’elle fréquente avec le peintre Arpad Szenes, avant de construire toute sa carrière à Paris dans les habits d’un homme. Surnommé « le pic-vert » par Picasso, à cause de sa petite taille et des grandes statues en bois qu’il sculpte, Prinner ne retournera jamais en Hongrie. Souhaitait-elle échapper au machisme régnant dans le milieu artistique ou cette métamorphose obéissait-elle à un désir plus profond avec cet abandon de la féminité ? Le mystère de cette personnalité complexe se protégeant derrière l’armure de la masculinité reste entier. Son Autoportrait (1964) montre une personne esquissant un sourire malicieux, coiffée d’un béret, nous regardant fixement. Cette force émanant du regard se retrouve dans le Portrait de Viera da Silva au chat (1959) l’épouse d’Arpad Szenes et dans celui du Père Regamey (1959) les mains jointes formant un cœur, deux personnes aux yeux bleus, comme perdues dans des rêveries spirituelles. À côté de ces portraits réalistes, sa peinture est celle de l’abstraction avec Mille triangles n°1 (1940) ou Fenêtre n°2 (1964). Proche du constructivisme dans ses débuts de sculpteur (Construction en cuivre, 1935), Prinner se tourne vers la figuration avec le bronze Nu couché (1939) au corps distendu dans son allongement et ce plâtre de La viellesse (sans date), un homme émacié, prostré, aux mains immenses. À la fin des années trente, son œuvre prend une orientation particulière, s’inspirant de l’art égyptien. Très proche des frères et galeristes Edouard & Pierre Loeb, esquissés sur un grand fusain à la manière d’Alberto Giacometti (vers 1945-1946), Anton grave pour le compte de Pierre Loeb les estampes de l’ouvrage L’Apocalypse (1948). Les quatorze planches ont été incisées sur du carton fort selon la technique de la « papyrogravure » qu’il invente en remplacement de la plaque de cuivre trop onéreuse.
Le cercle nombreux 44 rue de l’Échiquier 75010 Paris
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