Une mise en scène de Malte Schwind
Un texte d’Ovide
avec Naïs Desiles, Louis Jamseh, Lauren Lenoir, Yaëlle Lucas et Geoffrey Perrin
Chez Ovide, les choses sont claires, presque limpides. Elles sont données entièrement. Il n’y a aucune cause secrète ou inconsciente, il n’y a rien à interpréter. Cette évidence est peut-être à l’opposé par exemple de la métamorphose de Kafka où les choses arrivent et on ne comprend pas pourquoi. Chez Ovide, et peut-être chez les romains en général, il n’y a pas d’intrigue, pas de trouble inconscient, pas de trauma, tout est clair et les choses y arrivent parce qu’ils ne devaient arriver qu’ainsi. Pourtant, apparent paradoxe, elles auraient pu arriver autrement. Car rien n’est fixe. La seule chose stable est la capacité du monde d’être transformé. Tout est métamorphose.
Aujourd’hui, à l’heure des discours identitaires figés, Les Métamorphoses d’Ovide travaillent le contraire. L’univers est dans une instabilité permanente. L’identité ne peut y être figée. Le monde est toujours en devenir, toujours pris dans un continuel engendrement. L’identité est obligée de se réinventer sans cesse. L’identité y est même cela : une chose en devenir. Elle n’est pas liée à l’appartenance à une quelconque catégorie. Niobé qui était humaine est métamorphosée en rivière ; Io en vache.
Cette puissance du devenir produit une vitalité énorme. Le désir y est partout, c’est lui qui agit le monde. Ainsi, quand on lit Les Métamorphoses, on est amené à poser un regard neuf sur ce qui nous entoure. Ovide crée une jeunesse du monde. L’origine s’y raconte sans nostalgie ou mélancolie. Elle est de toute façon multiple, déjà métamorphosée d’autre chose. Ce qui nous précède est au même niveau, avec nous. Nous ne sommes pas surplombés ni par nos pères, ni par nos dieux, mais au même niveau avec eux. Il n’y a pas d’au-delà. Les dieux descendent sur terre et les mortels traversent l’enfer ou montent au ciel. Le monde est un. Le monde est donc humain. Disponible et exposé dans sa totalité aux mortels.
Avec le soutien de La Fonderie (Le Mans), La Déviation (Marseille) et le Théâtre A. Vitez (Aix-en-Provence). Recherche d’autres partenaires en cours.
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