CONCERT ÉLECTRO-ACOUSTIQUE
SUR SCÈNE CE SOIR, ON VA MONTRER TOUT C’QU’ON A, ON VA PEUT-ÊTRE SE PLANTER, MAIS SI C’EST LE CAS, ON TOMBERA AVEC LES HONNEURS, LES GUITARES HURLANTES ET LE ROCK DANS NOS COEURS…
QUENTIN
On improvise toujours à partir d’une histoire ; certains viennent du jazz, du conservatoire, du rock’n’roll ou de la musique traditionnelle. Avec les Harry’s, cette histoire correspond au bain sonore dans lequel ils évoluent depuis leur jeune âge, sans hiérarchie. Le bruit du train ou du néon à l’égal du piano, de la publicité ou de la comptine enfantine. Le monde de ces jeunes autistes n’est absolument pas fermé sur lui-même, il est totalement perméable aux énoncés du monde contemporain, le jingle est un hymne, l’horloge parlante une cantatrice. Et c’est avec ce matériel, parfois débordant, qu’ils s’activent à construire des chansons. On suit le fil d’une pensée qui rebondit sur le jeu exquis de la métonymie, qui défie les règles du sens pour jouer des sons, des assonances, des homonymies et du pingpong. Avec ou sans effets, il y a toujours quelque chose du traitement de la voix dans la musique des Harry’s. La voix comme objet sonore et comme véhicule des mots, celle-là même qui encombre au quotidien, dont on s’extrait difficilement en se bouchant les oreilles. Là, enfin, on en joue, on l’incorpore au dispositif, on l’associe aux instruments choisis ou construits sur place : une batterie, des percussions, un accordéon, des synthétiseurs divers, des guitares en open-tuning, des slides et des kalimbas faites maison, des microphones…
Olivier Bisson
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