Adaptation de la pièce de Georges Ribemont-Dessaignes
mise en scène Madeleine Louarn – Théâtre de L’Entresort
collaboration artistique Jean-François Auguste
avec les comédiens de l’atelier Catalyse
Jean-Claude Pouliquen, Christelle Podeur, Anne Menguy, Yvon Prigent Claudine Cariou, Christian Lizet
souffleuse Stéphanie Peinado
accompagnement pédagogique & Souffleuse Erwana Prigent
scénographie Marc Lainé lumière Michel Bertrand son David Ségalen
costumes Claire Raison
régisseur général Jean-Luc Briand régisseur plateau Eric Becdelièvre
marionnettes et masques Paulo Duarte mannequins Benoit Ageron
couturières Claire Schwartz et Ludivine Mathieu
Madeleine Louarn est venue au théâtre par la pratique de la mise en scène avec des acteurs professionnels handicapés mentaux. Ses orientations et ses choix sont de façon décisive déterminés par cette expérience. La singularité du parcours, son atypie propose une orientation ouverte, qui invite à chercher de nouveaux modes de jeu et de représentation.
Georges Ribemont-Dessaignes écrit cette pièce en 1916 sur les papiers verts du ministère de la guerre, alors qu’il est employé au secrétariat aux disparus. Cette anecdote résume le contexte de catastrophe qui entoure cette pièce. Ne connaissant pas encore le mouvement Dada qui se prépare au Cabaret Voltaire à Zurich, l’auteur signe pourtant avec l’Empereur de Chine, la pièce qui sera considérée comme l’une des plus aboutie de ce mouvement.
Les acteurs de Catalyse sont à l’endroit de la subversion dadaïste, sans idéologie à défendre, sans passé historique encombrant, sans préjugés sur l’art. Comme des effigies de l’acteur, Catalyse représente cet acteur substantif dont rêvait Beckett. Ils possèdent une intuition primitive du jeu.
L’Empereur de Chine est une épopée inversée traversée par d’anti-héros épiques – ou héros renouvelés. Ces motifs, du fait de leur dureté et de l’inquiétude qu’ils soulèvent, sont rarement prononcés par des personnes handicapées. La peur d’entendre ces mots mais aussi leur effet saisissant restituent à travers les voix des acteurs de Catalyse l’idée de l’intense subversion dont le dadaïsme était porteur.
« Les dadaïstes prétendaient mettre en cause l’homme en général, qui avait autorisé sinon appelé la catastrophe. Dada est né d’un profond dégoût envers tout ce qui avait participé au naufrage, et particulièrement le langage, instrument de relation trompeur. Aussi les dadaïstes se sont-ils efforcés de renverser ce qui pouvait encore subsister d’un monde plongé dans le chaos, par la dérision ou l’humour, leurs œuvres absurdes étant à l’image de ce qu’ils voyaient autour d’eux. Destructeurs iconoclastes, ils l’étaient, mais surtout ils exprimaient par leurs actes une puissante joie de vivre, l’espoir de parvenir à une humanité meilleure, et à cette allégresse qu’il y a de créer, qui n’appartient pas au seul artiste. » JOHN HEARTFIELD
L’association les Genêts d’or accueille des personnes en difficultés physique et mentale et a choisi de mettre en place un atelier-théâtre au sein d’un E.S.A.T (Etablissement et Service d’Aide par le Travail). Sept hommes et femmes handicapés y travaillent depuis 10 ans, chaque jour, le théâtre, accompagnés par des éducatrices. Ils ont choisi ce métier et sont donc rémunérés pour ce travail.