François Verret a engagé en 2013 un processus artistique appelé Chantier 2014-2018, sur la mémoire, et qui consiste à mener simultanément un processus de création lié au plateau et des actions artistiques impliquant les populations des territoires où il est présent, car ces deux champs d’expériences se nourrissent mutuellement.
Avec son creuset d’artistes réunissant acteurs-danseurs, musiciens, caméraman, monteuse, homme des lumières, scénographe, créatrice de costumes…
il présente Le Pari, seconde création après Rhapsodie Démente en 2013, qui vient ponctuer ce processus créatif du Chantier 2014-2018.
Du fond de la grisaille où nous nous trouvons, nous faisons le pari que nous saurons inventer en actes des manières de résister ensemble au populisme ambiant, à cette « folle » gestion de moyens insensés mis en œuvre pour « normaliser » les esprits, les décerveler, les abrutir, « fabriquer du crétin » qui caractérisent le Royaume.
Murs, frontières, contrôle, surveillance sont là partout, en nombre incalculable.
Pièges et obstacles de toutes sortes entravent les passages.
Il est difficile et dangereux d’aller et venir, d’un endroit à un autre, de quitter la zone réservée où règne une norme sèche, froide, calculatrice…
Cependant, certains croient au réveil de « l’homme déprogrammé », à l’exception contre la règle et font le pari du possible contre le probable, convaincus de trouver une issue.
C’est sur toile de fond de ces convictions, que nous faisons notre pari,
le pari de nous en sortir ensemble, le pari d’inventer quelques voies de passage pour « sortir de la nuit » où nous nous trouvons et voir ainsi se dessiner un ciel, un horizon où nous pourrions renouer avec certains rêves de jeunesse, que nous n’avons nullement sacrifiés et qui se rappellent obstinément à nous, avec calme, attendant simplement l’occasion de « prendre corps ».
À l’heure où certains n’y croient plus, où d’autres tentent vainement de s’adapter au monde tel qu’il est, escomptant un miracle ou un sauveur, nous, nous parions que nous saurons ré-inventer un art de vivre ensemble, que nous saurons ranimer certaines lumières par l’émotion, et pourquoi pas, par le rire.
Est-ce un pari absurde ?
Disons que c’est un beau pari.
François Verret
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