Pour cette deuxième création, nous tenterons de mettre en regard la pensée philosophique d’Elsa Dorlin avec notre expérience personnelle de l’auto-défense.Il ne s’agira pas tant de parler de la violence en soi, notion philosophique et morale souvent analysée de manière bien trop binaire, que de s’accrocher à la question précise que soulève Elsa Dorlin dans son ouvrage Se Défendre en terme d’autodéfense, de réaction à, de mouvement vis-à-vis de. Nos axes de travail seront organisés autour d’une dramaturgie davantage constellaire que chronologique. Elsa Dorlin nous tisse deux histoires parallèles de la violence, celles légales exercées par l’Etat, le pouvoir ou les institutions et celles relevant de techniques plus empiriques, jugées illégitimes par ces mêmes institutions, développées par les personnes à qui l’on a ôté le droit de se défendre, voire même d’être défendus. C’est en s’appuyant sur ces deux axes que nous travaillerons à incarner sur scène la violence des Frontiersmens (pionniers) aux Etats-unis au début du XIXème siècle, celle des colons se substituant à la police dans les colonies, et également celle de toute une pléthore de collectifs ayant eu recours à l’autodéfense pour accéder au statut de sujets, les femmes lors de la Révolution Française, les Suffragettes affrontant les gendarmes, les Black Panthers pour le mouvement des droits civiques aux Etats-Unis. Nous nous pencherons aussi sur le cas des dangereuses milices extra légales ayant recours à l’auto-défense, dans une volonté de se suppléer à l’État, notamment aux États-Unis avec l’histoire du vigilantisme et du Ku Klux Klan. En traversant les océans et les siècles, en passant de corps en corps, ce sont ces nombreux paradoxes de la notion de la « défense de soi » que nous tenterons de porter au plateau, grâce à des scènes fragmentées que nous feront s’entrechoquer dans cette histoire choisie de mouvements d’autodéfense. Photographie anthropométrique de Germaine Berton, militante anarchiste de 20 ans, condamnée pour outrages et violences sur un policier.
COLLECTIF MARTHE
Auteurs : Itto Mehdaoui, Aurélia Lüscher, ClaraBonnet, Marie-Ange Gagnaux, Maybie Vareilles, Guillaume Cayet
Metteuses en scène : Itto Mehdaoui, Aurélia Lüscher, ClaraBonnet, Marie-Ange Gagnaux, Maybie Vareilles
TECHNIQUE
Lumières : Juliette Romens
Scénographie : Emma Depoid
Création silhouettes : Cécile Kretschmar
Régie Générale : Clémentine Pradier & Clémentine Gaud
COLLABORATEURS ARTISTIQUE
Regard extérieur : Maurin Ollès Auto-défense : Elodie Asorin – Octogone autodéfense
PRODUCTION DÉLÉGUÉE Prémisses – Office de production artistique et solidaire pour la jeune création
CO-PRODUCTEURS Théâtre de la Cité internationale, Paris14e Comédie de Saint-Etienne, CDN Théâtre Dijon Bourgogne, CDN La Comédie de Valence, CDN Théâtre de l’Union, CDN de Limoges Théâtre du Point du Jour, Lyon Théâtre Domaine D’O, Montpellier
Avec le soutien: LaFonderie-LeMans, DIESE#Auvergne-Rhône-Alpes dispositif d’insertion de l’Ecole de la Comédie Saint-Etienne
Avec la participation artistique du Jeune Théâtre National
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