Eve Risser, piano
Karsten Hochapfel, violoncelle
Antonin-Tri Hoang, saxophone alto & clarinette
Toma Gouband, batterie & objets sonores
Matthieu Donarier, saxophones & compositions
Samuel Blaser, trombone
Antonin-Tri Hoang, saxophone alto & clarinette
Gilles Coronado, guitare électrique
Christophe Lavergne, batterie
Matthieu Donarier, saxophones & compositions
SESSION #3
Eve Risser, piano
Karsten Hochapfel, violoncelle
Antonin-Tri Hoang, saxophone alto & clarinette
Samuel Blaser, trombone
Toma Gouband, batterie & objets sonores
Gilles Coronado, guitare électrique
Christophe Lavergne, batterie
Matthieu Donarier, saxophones & compositions
+ Samuel Mary, mise en lumières
Russell Twang (1906, Vancouver – 198 ?, lieu inconnu)
Ce naturaliste américain aux multiples identités a suscité de nombreux questionnements et controverses quant à son parcours, réel ou supposé ; ses multiples voyages et travaux ayant fait l’objet de publications dans différentes langues, dans différents pays et sous différents noms d’emprunt, il a parfois été difficile de suivre sa trace et d’avoir une vision exhaustive de son parcours. Toutefois, son approche particulière permet aisément à l’oeil avisé de lui attribuer la paternité des différents recueils publiés d’un bout à l’autre de la planète : ce sont les seuls travaux de naturalistes connus comprenant des interprétations musicales des caractéristiques animales transposées sous forme de compositions.
Pendant une cinquantaine d’années, Russell Twang, ses cahiers sous le bras, va loin dans la forêt. Loin dans la mangrove, loin dans les steppes, loin dans les villes modernes.
Il écoute longtemps les toutes petites bestioles.
Il côtoie les buffles, vit buffle, dort buffle, mange buffle.
Devient ours. Fourmi. C’est selon.
Très petit, très grand, tout ça ne veut plus dire grand-chose quand, avec des années de pratique, on devient ce qu’on observe.
Il campe des semaines durant dans la taïga, perd quelques orteils au passage, se lie d’amitié avec d’obscurs conservateurs de musées d’Ouzbekistan, du Laos, de Malmö comme de Chicago.
A la lecture de ces carnets patiemment récoltés, on comprend que pendant des années, Russell observe, écoute, dessine, chante aussi, énormément, et met tout ça sur papier. On ne sait pas trop où finit sa vie : les témoignages ne concordent pas. Plusieurs personnes affirment l’avoir vu, soigné ou hébergé quelque temps, dans différents pays, à des dates pourtant à peu près semblables ; bref, par l’enchevêtrement d’un trop grand nombre de traces, on perd la sienne vers la fin des années 80. On l’oublie. Et puis, quelques décennies plus tard, une équipe de passionnés décide de fouiller toutes les archives et musées d’histoire naturelle où Russell Twang aurait pû laisser des écrits, des dessins, quelque chose. Et ces passionnés trouvent. Ils trouvent même plus que ce qu’ils attendaient : dans ces cahiers jaunis datant parfois des années trente et qu’il faut manier avec précaution de peur de les voir tomber en poussière, parmi les descriptions, les classements, les herbiers et les dessins à la plume se trouvent des partitions manuscrites. Surprise des chercheurs. De la musique. Peu de ratures. Des commentaires dans la marge donnent parfois des indications d’orchestrations dédiées aux espèces observées, précisent les intentions du compositeur, assignant tel ou tel type de reptation, de vol ou de mimétisme aux lignes mélodiques qui s’enchevêtrent dans ces partitions écrites on ne sait sous quel abri de fortune. Voici ce que nous essayons de retranscrire et de rendre réel, en hommage à cet infatigable chercheur inconnu.
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