1ère partie
Le temps de l’eau2ème partie
Le temps de la pierre documentaire – 2 x 1h50
réalisateur Iossif Pasternakauteur Hélène Châtelainimage Jean-Louis Porteson Jean-François Priestermontage Iossif Pasternak « Si le corps parfois survit…, l’esprit ne s’en évadera pas. »
Varlam Chalamov
17h 1re Partie
19h Pause repas
20h 2e Partie
22h Rencontre avec Hélène Chatelain
En se rendant sur les lieux historiques de « l’archipel du
Goulag », Iossif Pasternak et Hélène Chatelain donnent voix et
figure aux victimes anonymes de la terreur et de la déportation
érigées en système.
« Ce voyage fut une tentative pour échapper aux convictions
toutes faites. Pour s’enfoncer dans une Russie différente,
plus profonde, plus secrète –celle des silencieux qui n’ont
écrit ni mémoires ni témoignages, le petit peuple des villages
et des ateliers qui a constitué pendant près de 40 ans, la
population majoritaire des camps et des régions entières que
la Direction Centrale administrait.
Nous avons choisi de nous limiter aux grands camps du Nord,
les plus extrêmes, les plus mythiques : des îles Solovki,
au milieu de la Mer Blanche, au Nord Ouest jusqu’à la Kolyma
–le Nord Est polaire qui, à 5000 kilomètres de là, touche à
l’Alaska. »
Deux temps ont marqué « ce voyage » qui fut aussi un voyage
dans le temps :
Le temps de l’Eau, des crues, de la violence radicale, des
langages, de la mouvance des institutions, de l’improvisation
(1920-1930)
(…)Le Slon, camp spécial des Solovki, est un véritable
laboratoire traversé par toutes les questions sociales,
économiques, idéologiques, qui agitent la Russie des années
20. Que signifie un lieu de détention au sein d’une société
communiste ? Qui sont les « socialement proches » ? Qui sont
les « socialement dangereux » ?
Dans ce camp qui deviendra progressivement un lieu de
redressement social, de travail « correctif » pour les
éléments « pervertis », se retrouvent côte à côte des « droits
communs », des paysans révoltés, des intellectuels, des
matelots anarchistes, des officiers blancs, des hiérarques
orthodoxes, ainsi que des opposants de gauche. (…)
Le temps de la Pierre, de la mise en exploitation, de
la colonisation, du Goulag. Un temps à deux visages
indissociables : économique (celui du fournisseur
prioritaire de main d’oeuvre) et répressif (1930-1950)
(…) Récits d’un détenu, Michel Rozanov, qui fut comptable
dans le premier complexe concentrationnaire du premier
plan quinquennal, du gardien Novikov qui surveillait les
travailleurs forcés, de Varlam Chalamov, resté 17 ans à la
Kolyma, de Prokhor Prokhorovitch, le kolkhozien, prisonnier
de guerre à 18 ans.