Mise en scène François Lanel
Assistante à la mise en scène Valentine Solé
Scénographie David Séchaud & Thibault Moutin
Lumière & régie générale Thibault Moutin
Son Lucas Hercberg
Avec Léo Gobin & David Séchaud
« Certainement l’inspiration existe. Et il y a un point phosphoreux où toute la réalité se retrouve, mais changée, métamorphosée, – et par quoi ? – un point de magique utilisation des choses. Et je crois aux aérolithes mentaux, à des cosmogonies individuelles. » Antonin Artaud
NOTE D’INTENTION
Notre toute première inspiration pour Champs d’Appel a été une partie de la bande son du film Le Sacrifice d’Andreï Tarkovski, en l’occurrence le chant lointain d’une femme. Dans certaines régions scandinaves, le chant crié, ou « kulning », est utilisé par les bergères pour prévenir de la présence de prédateurs et se localiser dans ces vastes étendues. Déboussolé par l’annonce d’une guerre nucléaire et se sentant totalement impuissant face à la confusion générale, Alexandre, le personnage principal du film, ne peut pas résister à l’appel de cette femme. Il y voit l’ultime chance de sauver le monde, la rejoint et fait l’amour avec elle. À son retour, il commet un geste de folie : il met le feu à sa maison.
Un champ d’appel évoque pour nous désormais une sensation étrange, un phénomène qui a la particularité de nous attirer irrésistiblement vers un ailleurs, vers un espace méconnu. C’est une issue de secours, un dépassement de soi, voire une quête spirituelle.
A partir de là, chacun d’entre nous a apporté de la matière, différentes sources d’inspirations qui ont permis de constituer une sorte de terreau dramaturgique. Ne nous appuyant pas sur un texte en particulier, nous avons dû tout imaginer, tout construire. Se sont alors agencées entre elles différentes thématiques puis ont émergé des pistes d’improvisations. Nous sommes ainsi passés de la table à la scène.
Nous nous donnons la liberté de chercher ce que nous ne pourrons sans doute jamais atteindre. Aussi absurde ou idiot que cela puisse paraître, c’est le sens que nous donnons à notre travail. D’ailleurs, les deux acteurs, David et Léo, forment un duo qui n’est pas sans rappeler Don Quichotte et Sancho Panza. Souvent pris à la légère, ils résistent avec panache aux temps qui changent. Ils incarnent quelque chose d’essentiel : le désir. Don Quichotte souffre de l’évanouissement de ses modèles spirituels. Il cherche à redonner du sens et une structure au monde qui l’entoure. En chevalier illuminé, il livre une bataille qui devient sa raison de vivre. Tous ses efforts inadéquats deviennent héroïques. Comme Alexandre dans Le Sacrifice, Don Quichotte est un homme faible, conscient d’une misère absolue, mais porté par un sentiment de grandeur infinie.
Les acteurs, en proie à des forces contradictoires, élaborent mieux que personne leur propre difficulté. Ils discutent, entassent, expérimentent, délirent et jouent avec tout ce qui leur tombe sous la main. Ils disposent des repères ici et là. Ils marquent ainsi leur territoire. D’ailleurs, la scénographie a été pensée en zigzag. Nous faisons référence à Gilles Deleuze qui y voit « le mouvement élémentaire, peut-être celui qui a présidé à la création du monde ». Sur le plateau, tout est bifurcation, digression, accident, métamorphose… Et, mine de rien, émerge de là une forme hybride et anarchique. David et Léo y voient une forteresse énigmatique à laquelle ils décident de s’attaquer. Leurs recherches ne s’arrêtent donc pas là et, même si elles semblent totalement fantaisistes ou utopiques, elles n’en demeurent pas moins un grand défi.
Avec le soutien de l’ODIA Normandie / Office de Diffusion et d’Information Artistique de Normandie
Production de L’Accord Sensible. Avec l’aide à la création de la DRAC Basse-Normandie, de la Région Basse-Normandie, du Conseil Général du Calvados. Avec le soutien du Cube – Studio Théâtre d’Hérisson, de La Fabrique Ephéméride, d’Anis Gras le lieu de l’autre, du CENTQUATRE – Paris, du Relais Culturel Régional de Basse-Normandie et de La Fonderie – Le Mans.
L’Accord Sensible est accompagné par le Marchepied, associé aux Ateliers Intermédiaires, parrainé par le Cabinet Verger et en partenariat avec l’ESPCI et le 6000.
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