Création BANDES
à partir de Lipstick traces : une histoire secrète du XX ème siècle de Greil Marcus
Un spectacle en création de Animal Architecte Une mise en scène Camille Dagen Création en 2019 – 2020 POINTS DE DÉPART : l’histoire et nous
BANDES, c’est d’abord un questionnement face à un mystère :
Qu’est-ce qui fait qu’une idée critique peut devenir un mouvement absolument réel ?
Nous partons d’une histoire secrète, apparemment chaotique : celle de la façon dont le désir de s’opposer au monde tel qu’il va s’est incarné à travers la modernité, à travers un temps que nous pouvons encore reconnaître comme nôtre.
Qu’est-ce qui relie entre eux les mouvements dadaïstes et situationnistes, les punks et les totos, les Communards et les lettristes – et Guy Debord, avec Johnny Rotten ?
Est-ce la rage, l’humour, rien du tout ? L’échec, le goût pour le vacarme et le grincement, le concept d’absurde, la passion ou l’espoir ? Ou juste le besoin primaire de détruire ce qui rend la vie invivable ?
Et que faire nous de cette étrange histoire ? Quelles bandes constituer à partir d’elle ; a-t-elle des compagnons à nous donner ? C’est une question qui brûle, elle nous émeut ; car peut-être cette histoire peut-elle donner du carburant à nos propres désirs critiques, de l’énergie et de l’intelligence ; peut-être peut-elle nous permettre de mieux saisir ce qui, à nous aujourd’hui, nous arrive ou ne nous arrive plus.
Comment se constituent les bandes ?
En effet, lorsque nous plongeons dans l’histoire de ces mouvements de la contre-culture et de la critique politique, nous découvrons un drôle de spectacle : des gens qui semblent soudain s’éjecter eux-mêmes du système individualiste en place et de la trajectoire de leur propre destin personnel, un peu comme des pilotes d’avion fous, pour se mettre à avancer en bandes.
A deux, trois, douze ou soixante, ils se retrouvent dans des caves, des rues, des cafés, des boîtes de nuit ; et commencent alors là à inventer ensemble des mots, des bruits, des noms nouveaux, à se rebaptiser collectivement, à s’échanger des textes comme de petites doses de drogues. Tout se passe comme si ensemble, ces gens se permettaient tout à coup des actes nouveaux. Ils fabriquent des concerts et des concepts, des masques, des disques, des danses et des idées qui n’avaient pas court. Ils prennent d’assaut des lieux et des rites sociaux pourtant bien établis.
Qu’est-ce qui se passe, quand ça, ça se passe ?
Qu’est-ce qui relie soudain les membres de ces bandes – et puis, qu’est- ce qui un jour cesse de les relier ? Qu’est-ce qui change entre eux ou dans le monde qui fait que reviennent s’installer des séparations, des ruptures, l’aspiration à la solitude, à la rivalité ?
Ou bien encore : jusqu’où ça peut, l’amitié ?
BANDES est une tentative d’explorer ces questions.
BANDES est inspiré d’un livre paru pour la première fois en France en 1998 : Lipstick Traces.